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Témoignages

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Nous avons voulu donner la parole à celles et ceux qui pratiquent le Qi Gong et porter à votre connaissance des témoignages inédits.

Le Qi Gong, destiné principalement à renforcer sa vitalité et entretenir sa santé peut convenir à toutes et à tous.

Ces quelques témoignages, qui ne reflètent pas l'ensemble des méthodes de Qi Gong, illustrent la diversité des pratiques ainsi que des objectifs du Qi Gong par le vécu de ces pratiquants.

Frédéric Vernay, 50 ans, informaticien chez IBM - la Défense - Paris

explorateur polaire

professeur de trapèze volant

A découvert le Qi Gong « grâce » à une hernie discale

En 2 ème année de formation de professorat de la Fédération de Qi Gong

« Le Qi Gong me permet de mieux vivre en harmonie avec moi-même et avec les autres »

Il y a 4 ans, je suis victime d'une hernie discale. C'est la catastrophe et on me laisse présager que je ne pourrai plus faire de sport ! Grâce à une amie, professeur de Qi Gong, je commence à pratiquer quotidiennement, m'inscris à différents stages et suis actuellement en 2 ème année de formation professionnelle dans le but de pouvoir enseigner un jour à mon tour. J'ai plusieurs passions dans la vie. Tout d'abord les expéditions polaires, une passion que je partage depuis 25 ans avec mon frère Pierre. Le but de ces expéditions : mieux faire connaître les régions polaires et sensibiliser à l'écologie arctique à travers nos photos, films et écrits. Un site internet nous permet de partager ce que nous vivons en expédition avec des enfants malades équipés par l'association “l'enfant @l'hôpital" d'ordinateurs et qui peuvent ainsi s'évader en suivant le projet pédagogique des cyber-reporters qui partent à la découverte du monde.

Durant l'expédition, outre le stress dû aux dangers propres de l'expédition (ours, froid, mauvais temps, ...), j'ai également la lourde charge de m'occuper du matériel informatique et de m'assurer de la bonne transmission de notre aventure sur notre site internet. Toujours à la merci d'un problème technique, je dois avouer que chaque soir, au moment de la transmission, je dois faire face à une forte poussée de stress.

Le Qi Gong, que je pratique quotidiennement en expédition m'a beaucoup aidé.

Concrètement, je me lève toujours avant mes coéquipiers et sors de la tente. Je pratique d'abord un petit échauffement puis je démarre toujours la journée par le « Qi Gong des 8 pièces de Brocart ». J'aime particulièrement cette première prise de conscience de l'univers qui m'entoure à travers les mouvements que je pratique, une sorte de communion avec la nature. Puis j'enchaîne avec le « Nei Yang Gong » où j'apprécie tous les mouvements d'étirement et de torsion de la colonne vertébrale. Le deuxième mouvement notamment "regarder les étoiles en se couchant" est excellent pour la région lombaire souvent durement sollicitée pendant de longues heures de kayak ou de marche avec un lourd sac à dos. Dans la journée, lors de poses, il m'arrive de pratiquer le Qi Gong du coeur ou encore le Qi Gong général. Le soir, avant de me coucher, je pratique un peu la posture de l'arbre.

Une autre passion que j'ai depuis tout petit, c'est le trapèze volant. Je suis enseignant en trapèze volant à l'école des arts du cirque de Rosny.

Le Nei Yang Gong est un formidable Qi Gong qui m'aide beaucoup à la pratique du trapèze.

La colonne vertébrale étant beaucoup sollicitée (chutes au filet, mouvements de fouetté arrière, ...) la pratique des 12 mouvements qui composent ce Qi Gong renforcent mon corps. Du point de vue de la gestion du stress, la position de l'arbre où je fais le vide dans ma tête me permet d'assurer les figures qui me font peur avec calme et détermination. Si je voltige, je suis aussi porteur. Un bon porteur, à mon sens, c'est quelqu'un qui doit d'abord inspirer confiance. Il doit être calme et avoir de bons réflexes pour attraper les voltigeurs. Au moment de la rattrape, il y a un instant très court ou le porteur doit décider s'il attrape le voltigeur ou non. Effectivement, si le porteur a attrapé le voltigeur trop tôt ou trop tard, il va y avoir une telle secousse que bien souvent, en plus de se faire mal, le voltigeur termine sa course dans l'arrière du filet sur une chute très difficile à gérer. C'est pour cela que le Qi Gong, et notamment la méditation, m'entraîne à être concentré à 100% au moment de la rattrape et à prendre tout le temps la bonne décision.

Je ne peux que constater les bienfaits certains que m'apportent la pratique du Qi Gong. Non seulement, j'ai pu continuer à exercer les disciplines que j'aime, mais avec de bien meilleurs résultats qu'à l'époque où je ne pratiquais pas. Sur le plan physique, je ressens une bien meilleure élasticité au niveau tendineux musculaire .  

Dans la vie de tous les jours, je suis également plus calme (ma famille a remarqué de profonds changements de comportement en bien !). Attention ! Le Qi Gong ne fait pas de miracles. Quand il m'arrive de tomber malade ou de me blesser, je n'hésite pas à avoir recours à la médecine allopathique, mais le Qi Gong me permet, je pense, d'accélérer la guérison ou tout simplement de moins me blesser comme l'atteste la très faible consommation de médicaments (anti-inflammatoires, etc.) que je prends maintenant par rapport à la période sans Qi Gong !

Le Qi Gong m'apporte une vie meilleure. J'ai lu dans un livre un jour un proverbe qui résume bien ma conception du Qi Gong :" il faut rajouter de la vie aux années et non rajouter des années à la vie".

Le Qi Gong me permet de mieux vivre, en meilleure harmonie avec moi-même et avec les autres.

Michel, 58 ans, enseignant de master dans plusieurs grandes écoles – Paris

Atteint d'une maladie neurodégénérative incurable

Suit depuis 4 ans le cours de « Qi Gong Dao Yin »

«  une séance de Qi Gong disperse la douleur et diminue l'inflammation …

La pratique du Qi Gong, dénuée de tout esprit de compétition est accueillante et bienveillante, elle combat la solitude propre à la maladie …

Ce souffle est bienfaisant pour les sensations qu'il provoque :

détente, énergie, maîtrise du corps, plaisir, joie et forces intérieures

Le Qi Gong a sa place là où malgré mes peurs,

de plus en plus, je me sens au plus près de moi-même »

Je suis venu au Qi Gong par amour de l'Asie et du chant.

La Chine me fascine et j'y retourne dans quelques semaines, pratiquer le Qi Gong auprès de maîtres chevronnés, découvrir les Montagnes Sacrées. Mes premiers contacts avec l'Asie ont été des coups de foudre. Nature, musique et danse, littérature, peinture, sculpture, cinéma, variété des saveurs de cuisines plus que millénaires et raffinées, tout cela dans ces pays m'enchante - tout est à découvrir ou à redécouvrir - . Mes rencontres, trop brèves, m'attachent à ce continent où il est d'autres manières de vivre que la nôtre.

Ma pratique aujourd'hui du Qi Gong prend racine dans tout cela.

Début 2004, après avoir interrompu depuis quelques mois le cours régulier et bénéfique de mes leçons de chant, je m'inscris sur les conseils d'un ami, ténor remarquable, à un cours de « chant et Qi Gong » auprès d'une américaine, Mélanie. Lors de notre première leçon de chant, nous commençons par une posture et un mouvement très simples, empruntés au Qi Gong et accompagnés d'une parole . « Debout, jambes légèrement écartées et pieds parallèles, bras ballants, ancré dans la terre, la tête attirée vers le ciel , élevez les bras latéralement et lentement, en inspirant  ; captez l'énergie bénéfique du Soleil, redescendez les bras longitudinalement en fléchissant les genoux et en expirant lentement ; expulsez par le souffle et le sol ce qui est délétère , soucis, graines de maladie . »

Pour l'Européen que je suis, ce langage est métaphysique, métaphorique, mais il n'est pas une pensée magique. En fait, cette posture et ce mouvement me pénètrent immédiatement et très profondément. J'apprécie vite chez Mélanie la participation au chant, du corps en mouvement. Un passage vocal dans l'aigu, difficile et « gorge serrée », devient détendu et fluide s'il est accompagné d'un grand mouvement dansé, mouvement qui élimine les tensions profondes.

Printemps 2004 : quelques tremblements du bras droit, sporadiques, l'oubli des prénoms et des noms propres, phénomène répétitif et trop fréquent, m'inquiètent.

Je consulte un neurologue renommé. Après deux jours d'hospitalisation et d'examens très complets, il me rassure :

« vous n'avez pas plus de 10 % de chances de développer une maladie neurologique ».

Printemps 2006 : je change d'équipe médicale. Je suis atteint d'une maladie neurodégénérative incurable. Les lésions touchent déjà plusieurs zones essentielles du cerveau. J'explore le sujet en consultant des bouquins de neurologie et le web. Selon ces sources, il est statistiquement vraisemblable que l'évolution soit relativement rapide et la fin difficile.

Aujourd'hui, je ne puis plus écrire manuscritement, j'éprouve une raideur grandissante et des douleurs articulaires permanentes que les opiacés calment un peu. Je tremble, de manière incoercible. Ma mémoire flanche, je suis souvent désorienté ; parfois, des crises de nausées et de vomissements me submergent pendant plusieurs jours; et bien d'autres bobos dont l'énumération serait fastidieuse; facilement épuisable, tant par la maladie elle-même que par les effets secondaires des drogues puissantes qui me sont prescrites pour atténuer les symptômes, je dois en permanence canaliser mon énergie. Je reste néanmoins très actif, en gérant mon énergie.

Quel rôle peut jouer le Qi Gong sur l'état actuel et l'évolution de ma maladie ?

Je ne suis pas médecin, mes perceptions me sont propres et je n'apporterai donc aucune réponse scientifique à cette question. Je ne puis que témoigner des effets bénéfiques et conjugués de ma pratique du Qi Gong, et de celles du chant, du dessin et de la peinture.

Les mouvements du Qi Gong sont lents, et comportent des extensions des membres, du dos, du corps dans sa globalité. Chacun adapte l'ampleur des mouvements à sa souplesse et à ses capacités. L'ensemble du corps est concerné ; une séance d'une heure, en ce qui me concerne, provoque des courbatures beaucoup plus fortes que celles que j'ai connues avant cette maladie, mais restaure une certaine souplesse du tronc et des membres.

Une séance de Qi Gong Dao Yin  (celui que je pratique maintenant) « disperse » la douleur et diminue l'inflammation.

Douleur moins intense donc, parce que plus « répartie ». Mes tremblements diminuent.

J'ai remarqué aussi qu'après une demi-heure ou une heure de pratique, je suis plus à même de dessiner ou de peindre sans crispation. La respiration du Qi Gong, profonde et abdominale, a un effet relaxant. À l'instar de ce qui se pratique en sophrologie, le souffle du Qi Gong, en permettant un recentrage, atténue mes souffrances, tant physiques que morales car je les accepte et les domine mieux. Ce souffle est bienfaisant par les sensations qu'il provoque : détente, énergie, maîtrise du corps, plaisir, joie et force intérieures.

Comme la peinture ou la musique, le Qi Gong fait appel à beaucoup de capacités : mémoire du corps, souplesse, justesse du mouvement, équilibre. Les médecins, orthophonistes et kinésithérapeutes qui me soignent m'engagent à persévérer dans ces activités exigeantes, tout en ménageant mon énergie. Ces pratiques régulières, par leur complexité, maintiennent mon cerveau en éveil, et c'est bien en lui que tout se joue.

Le Qi Gong est tout à la fois « solitaire », chacun travaillant seul chez lui, ce qui suppose beaucoup d'opiniâtreté, et une discipline de groupe, tous exécutant hebdomadairement ensemble les mêmes mouvements ; les pratiquants d'un cours ont en général une expérience et des compétences très variables. Mais la pratique est dénuée de tout esprit de compétition, abordable par tous, quel que soit l'âge. Les débutants suivent l'exemple de l'enseignant et regardant en même temps les pratiquants plus confirmés.

Le Qi Gong est donc accueillant et bienveillant, sa juste proximité combat la solitude propre à la maladie.

J'ai écrit (supra) un exemple des consignes données par l'enseignant. Lorsqu'un certain niveau est atteint, les mouvements se passent de mots et sont pratiqués en enchaînement sur une musique traditionnelle adaptée. Mais ces mots et expressions « ancré dans la terre, la tête attirée vers le ciel , en inspirant  ; l'énergie bénéfique du Soleil, expirant ; expulse souffle , délétère , maladie . » demeurent et nous font entrer dans une autre dimension, que je qualifierai de méditative . Pour les Chinois, la pratique du Qi Gong, séculaire, s'intègre profondément dans leur système de valeurs, système qui comporte notamment la recherche de la longévité et de la santé, et la conviction d'une influence permanente, nourrissante et bénéfique des forces cosmiques sur la création.

Il est clair qu'un Occidental peut pratiquer le Qi Gong sans faire siennes ces valeurs. Je crois néanmoins que l'on ne peut pas pratiquer durablement cette discipline sans un minimum de perception, en communion de ce qui se joue. Perception qui sera bien entendue très variable selon les sujets, et que développe la méditation.

Cette dimension méditative est pour moi essentielle. Quelques minutes quotidiennes de méditation me sont très bénéfiques : je paye cher un arrêt de plusieurs jours. Les effets de la méditation sont physiques (disparition ou atténuation des suées insupportables que je subis parfois, de tensions profondes), cognitifs (état de la conscience, perception différente du corps), moraux (inquiétudes atténuées sur l'évolution de ma maladie, joie plus grande de vivre l'instant présent, communion et compassion).

Que m'apporte la pratique du Qi Gong, aujourd'hui et demain ?

Sûrement, un bien-être, (a minima, une diminution du mal-être de la maladie).

Peut-être, un peu de répit dans une évolution inquiétante.

Avec mes autres activités régulières, - enseigner, dessiner, peindre, chanter, écrire - avec les liens d'amour et d'amitiés tissés tout au long des années, avec les rencontres, où l'éphémère le dispute parfois à l'espérance …

Le Qi Gong a sa place là où malgré mes peurs, de plus en plus, je me sens au plus près de moi-même.


Annie et Bernard Rappallini, 60 et 63 ans, Annecy

Jeunes retraités, pratiquent le Qi Gong depuis 3 ans

Ou

Comment le Qi Gong rejoint le tango argentin, une démarche originale !

« Être plus dans le ressenti, amener le mouvement de l'intérieur, être mieux dans l'écoute de soi et de l'autre, de la musique … Le Qi Gong nous fait partager un tango qui respire …

Le Qi Gong permet de se recentrer et de remettre en route l'énergie défaillante

On danse détendu dans la conscience de ses mouvements »

Annie :

Je prenais des cours de chant depuis quelques années et me suis inscrite à un stage d'une semaine « Chant et Qi Gong.»

Ce qui m'a tout de suite plu, c'est la beauté des gestes de l'enseignante et la détente procurée même si c'était difficile pour moi de reproduire les mouvements en plaçant la respiration.

A la fin du stage, j'étais bien décidée à m'inscrire à un cours de Qi Gong régulier, et à faire venir mon mari avec qui je pratiquais le tango argentin depuis plusieurs années.

Nous avions d'ailleurs envie de le danser différemment. Le Qi Gong m'a paru un outil très intéressant.

Ma démarche était de compléter notre travail par rapport au tango argentin, que nous dansons depuis 10 ans : être plus dans le ressenti, amener le mouvement de l'intérieur, être mieux dans l'écoute de soi, de l'autre, et de la musique.

Le tango argentin est une danse exigeante où le rôle de la femme est important.

Le Qi Gong, que nous pratiquons pour la troisième année, pendant 1 heure et demie hebdomadaire, me permet d'avoir une meilleure conscience de mon corps, ainsi qu'un équilibre plus sûr.

Je peux ainsi, lentement certes, car ce n'est pas une danse facile,  « avancer dans mon tango ».

Grâce au Qi gong, il y a plus de souffle dans mes pas. Je peux me recentrer entre les mouvements et les amener « de l'intérieur ». La communication avec le partenaire est favorisée.

Le Qi Gong apporte une détente. Il donne une meilleure conscience de l'énergie qui circule en moi, me permet de me recentrer et dans les moments difficiles de la danse, de remettre en route l'énergie défaillante.

Bernard :

Au départ, je venais pour accompagner ma femme, mais restais sceptique sur ce que le Qi gong pouvait m'apporter. Je n'arrivais pas à me détendre…contrairement à Annie qui était plus dans son élément.

J'ai pourtant continué et désormais, je suis relativement à l'aise dans le Qi Gong.

Je me suis assoupli, détendu, et suis de plus en plus motivé car passionné de tango argentin, je vois les progrès que le Qi Gong me permet de faire dans ma pratique du tango.

L'exercice du Qi Gong dans le tango argentin m'apporte plus particulièrement :

La relation avec le ciel et le sol, l'ancrage, pieds dans le sol et tête reliée au ciel.

Le travail sur la recherche de l'équilibre, des appuis.

Le travail sur l'énergie intérieure et la concentration.

Le travail sur la dissociation torse/bassin favorisée par les exercices d'assouplissement en général.

Les Qi Gong que nous pratiquons :

Les 8 pièces de soie (Qi gong de santé), Qi Gong général pour préserver la santé, de Maître Zhang Guang De,

Yi Tin Ting Qi Gong de santé pour étirer et renforcer les muscles et les tendons+ auto-massages et échauffements.

Le Qi Gong nous a orienté tout naturellement vers des enseignants de tango argentin qui oeuvrent dans ce sens là et nous font partager un tango « qui respire ».


Jacqueline Bazas, 58 ans, documentaliste à la Caisse d'allocation familiale, Paris

Ou

le cheminement d'une Française vers la Qi –attitude !

« le corps défroissé et l'esprit apaisé, le calme intérieur s'installe,

une réconciliation avec moi-même,

ce mouvement qui vient de l'intérieur est-ce le Qi ? »

J'apprends par la lecture d'un article qu'on pouvait pratiquer « le Qi Gong de la femme», et que cette discipline pouvait apporter une aide aux femmes qui avaient des problèmes.

Justement, j'en avais.

J'ai toujours eu recours aux méthodes dites « douces » pour me soigner et cette gymnastique correspondrait tout à fait à mon état d'esprit. Depuis de nombreuses années, je pratiquais la méthode de relaxation Feldenkrais.

Lors de ma première séance du Qi Gong de la femme, je me suis sentie un peu perdue. J'entendais le professeur nous parler avec son petit accent chinois de «ming men», de « petite circulation céleste » de « vaisseau conception ».

Du chinois quoi pour la pauvre Occidentale que je suis !

Il va falloir que je m'initie à toute cette symbolique et à cette terminologie qui m'est étrangère. Le professeur nous explique que plutôt d'essayer de faire un geste esthétique, il faut ressentir le mouvement et « être dedans ». Là, je m'y retrouve. C'est la même démarche que la gymnastique que je pratiquais jusqu'ici.

Enhardie par les sensations ressenties lors du premier cours, j'essayais de reproduire ce que j'avais appris. Mais, pour certains mouvements, j'avais oublié le cheminement qui m'aurait permis de les exécuter.

Il me faudra donc au prochain cours me concentrer sur la difficulté que j'avais éprouvée pour mémoriser le mouvement et pouvoir le reproduire chez moi.

Je pris l'habitude de ces exercices pratiquement quotidiens.

Ce temps que je m'accorde devient de plus en plus précieux. Un rendez-vous avec moi-même !

Après une journée dans un bureau, où nous cohabitons à 8 personnes, arrimées à notre ordinateur, c'est une vraie délivrance que de pratiquer le Qi Gong, et de pouvoir être enfin soi-même et de sentir son corps bouger. Ce pauvre corps qui doit se soumettre aux contraintes du travail sur ordinateur, d'autant plus pénible qu'en fin de journée mes cervicales me rappellent à l'ordre, souvenir d'un accident de voiture remontant à plusieurs années.

Sentir les mouvements agir comme un massage sur mes épaules raidies qui se libèrent des tensions accumulées, sur les muscles raidis qui s'étirent, sur toute la colonne cervicale qui s'assouplit à mesure que la séance se déroule. Et si dans la journée, j'ai dû donner le change, à ce moment-là je peux donner libre cours à ma propre expression. Comme dit notre professeur : « laissez aller le corps » ! Alors, je laisse aller. Je m'applique à me mouvoir le plus lentement possible, je me concentre sur les sensations qui s'immiscent en moi, le corps défroissé et l'esprit apaisé, le calme intérieur s'installe.

Une réconciliation avec moi-même.

Où étais-tu hier soir ? me demandent des amis qui s'inquiètent de ne pas pouvoir me joindre au téléphone. Je n'avoue pas toujours mes étranges pratiques. Certains sont dans la confidence.

Mais comment peux-tu t'astreindre à une telle discipline ? me demandent-ils.

Je leur réponds pour résumer que c'est une hygiène de vie.

Comment peuvent-ils comprendre que pour moi, ce n'est pas une discipline mais un plaisir comme de se glisser dans un bain où le corps se laisse aller au bien-être de l'eau tiède ?

Comment peuvent-ils comprendre que je prends plaisir à imiter la souplesse du saule pleureur ou la grâce de la grue ?

Que je rejoins le monde ludique de l'enfance qui avait pour cadre une maison avec un grand jardin près de la Loire ?

Comment peuvent-ils comprendre que tout en pratiquant entre ciel et terre, (je suis plus près du ciel puisque j'habite un dernier étage !), je peux admirer les couchers de soleil derrière les tours au loin qui se détachent sur le ciel ?

Au bout d'un certain temps de pratique, j'ai pu remarquer que mon corps s'animait de lui-même à l'amorce des premiers mouvements. Comme quand on joue du piano et qu'après une série de répétitions, on « a le morceau dans les doigts ».

Ce mouvement qui vient de l'intérieur, est-ce cela qu'on appelle le « qi » ?

Cette pratique a suscité aussi ma curiosité envers la culture chinoise. Qui est à l'origine de la pratique des arts martiaux et comment s'est-elle propagée ? Et cette vision du monde en YING et en YANG, qu'est ce que cela recouvre ? Pour nous les Occidentaux, la pratique du Qi Gong nous immerge dans un monde totalement nouveau.

Quoi de plus déconcertant que d'apprendre au travers de cette pratique qu'il n'est pas nécessaire d'affronter directement «l'adversaire» mais plutôt de se servir de la force qu'il dégage pour la lui retourner !

Dernièrement, j'ai eu l'opportunité d'expérimenter la « méthode »: j'entre en conflit régulièrement avec une collègue de bureau (qui a la réputation de ne pas être « facile ») L'autre jour, elle me reproche un soi-disant oubli. J'avance un motif un peu vague pour ne pas perdre la face et je vais vérifier les mails de ma boîte à lettres. Et de lui prouver que c'était elle qui était dans l'erreur. Rétrospectivement, je m'étonnais de la maîtrise dont j'avais fait preuve. Une attitude qui m'est inhabituelle, moi qui me laisse plutôt mener par les émotions.

Est-ce le résultat d'une pratique du Qi Gong de la Femme pendant 3 années puis de celle du Nei Yang Gong ?

Peut-être suis-je en marche vers la « QI ATTITUDE » ?...

Marthe Julliard, 70 ans, retraitée, Tours

« Le Qi Gong m'a aidée à faire face après mes 2 cancers et à me reconstruire

Atteinte de diabète depuis 5 ans, je me suis encore tournée vers le Qi Gong pour m'aider »

Il y a maintenant 21 ans que l'on m'a découvert un cancer du sein.


Je ne pouvais croire à cette injustice. Sportive, j'avais une vie saine ; je faisais  attention à ma nourriture pour éviter de grossir, venant d'une famille de diabétiques. Je pratiquais du yoga, l'été  du cyclotourisme, l'hiver et pendant les vacances des randonnées.

Pour moi, cette découverte était injuste. Pourquoi avoir une vie comme la mienne et découvrir un cancer, c'était la fin du monde ! Je me suis effondrée : perte de sommeil déprime et tout ce que l'on peut imaginer.

Pour couronner le tout, mon mari est décédé d'un infarctus foudroyant (52 ans) j'avais 48 ans.


Il fallait que je me redresse ; personne pour me sortir de cette galère. Plus personne avec qui partager et en plus la solitude en prime. Heureusement j'avais du travail, je n'avais pas le choix, une maison à finir de payer et mon quotidien à assurer. Je me devais de retrouver mon équilibre pour faire face aux inconvénients de la vie. Mon envie de vivre malgré tout et mon tempérament ont fait que j'ai pris le positif de cette tragédie et laissé le négatif de côté.

Après plusieurs opérations : d'abord ablation du sein droit, reconstruction, puis découverte d'un nouveau cancer au sein gauche, surveillance pendant 2 ans, chaque mois, examens mammographies, etc…pour surveiller l'évolution. Nouvelle opération pour l'ablation  du sein gauche. Entre-temps beaucoup de problèmes…

Je suis allée voir un médecin acupuncteur qui bien sûr m'a aidée à retrouver le sommeil et mon calme. Cela s'est fait doucement, car je me devais de faire le deuil de mon mari depuis 28 ans. Il fallait également que j'assume mon travail et ma maladie. Je souffrais beaucoup des bras et le médecin m'a aidée en m'apprenant des exercices de Qi Gong que j'ai pratiqué un bon moment.

Il m'a appris à faire des mouvements pour retrouver un bon usage des bras.

Il m'a fait faire « l'arbre » pour soulager la respiration difficile après les anesthésies.

Il m'est arrivée même de « faire l'arbre » assise dans le bureau dans des moments de grande fatigue et mes collègues ne se sont jamais aperçus de la chose.

Cela m'a été également salutaire pour le mental et faire le vide des soucis.

Le Qi Gong m'a aidée à faire face à mes 2 cancers et à me reconstruire.

J'ai retrouvé  mes autres activités (cyclotourisme, marche, yoga) et c'était un réel besoin car je ne voulais pas que mes malheurs soient plus fort que la vie et m'entraînent ...

Aujourd'hui j'ai 70 ans.

D'une famille de diabétiques j'ai déclaré cette maladie voici 5 ans et aussitôt j'ai pensé «acupuncture et Qi gong » pour m'aider de nouveau. J'ai contacté  un professeur de Qi Gong et me voilà de nouveau convaincue du bien fait de cette pratique.

J'ai de nouveau pratiqué le Qi Gong pendant un an ainsi que la marche. Mon diabète est stable j'espère qu'il le restera.

Les bienfaits que le Qi Gong m'a apportés sont pour moi si évidents que j'ai convaincu l'association pour laquelle je suis bénévole de faire pratiquer le Qi Gong aux personnes âgées de 65 à 85 ans, et cela marche ! Nous espérons faire un second cours l'année prochaine et la région de Nantes souhaite  nous imiter.

Je suis convaincue que le Qi Gong doit se développer dans nos régions, pour aider les personnes âgées à rester autonomes le plus longtemps possible chez elles. Celles que j'aide avec cette démarche semblent tellement heureuses, elles prennent plaisir à venir une fois par semaine depuis maintenant 2 ans.

Sylvette Vathonne, infirmière récemment à la retraite

a débuté le Qi Gong à 60 ans, sans avoir fait de sport auparavant …

« Mon mal de dos et mes céphalées chroniques résistants aux traitements ont quasiment disparu.

J'ai l'impression de mieux « habiter » mon corps.

Sentir n'est pas la même chose que savoir. Et je ne suis qu'au début… »

Jusqu'en décembre, j'étais infirmière en salle à l'hôpital Bichat à Paris. Je n'avais pas d'autres activités physiques que monter et descendre les escaliers du métro et courir dans les couloirs de l'hôpital et du métro.

A l'approche de la retraite, j'ai pensé qu'il serait bon que je pratique un sport pour compenser cette activité physique qui, même si elle n'était pas sportive, allait disparaître.

Si on m'avait demandé quel sport j'aimerais pratiquer en ne tenant compte d'aucune considération pratique, mais juste de ce qui me plairait, j'aurais dit : le Kung Fu. Je ne le connais que par le cinéma mais j'en apprécie l'harmonie des mouvements, la fluidité, la maitrise du corps, la philosophie.

Mais, dans la « vraie » vie,  j'ai jugé irréaliste de commencer à mon âge (60 ans) et sans aucun entraînement physique une telle discipline. Comme j'achetais de temps en temps des magazines consacrés aux philosophies et à la culture chinoise, c'est là que j'ai lu des articles sur le Qi Gong. Après quelques recherches sur internet, j'ai conclu que je pourrais y trouver tout ce que j'aimais dans le Kung Fu, mais d'une manière plus accessible pour mon âge et ma condition physique.

Je me suis inscrite à un cours de Qi Gong général « Dao Yin » en septembre dernier et ai donc commencé à apprendre les mouvements, la lenteur des mouvements, le ressenti des mouvements, dans cet ordre-là.

J'ai eu un peu de mal à tout mémoriser : le mouvement lui-même, l'enchaînement d'un mouvement à l'autre,  la stabilité qui permet de faire le mouvement en étant bien posée, la relaxation qui permet aux mouvements d'être harmonieux, la prise de conscience du corps. Ma pratique est encore très imparfaite. J'arrive à la fin d'un mouvement sans savoir comment repartir sur le suivant, je vais trop vite, ou trop loin ou pas assez… 

Mais je peux déjà constater les bénéfices:

Depuis plusieurs années je souffrais d'un mal de dos et de céphalées chroniques et résistants aux traitements. Ces douleurs ont disparus. Il m'arrive certes d'avoir de temps en temps mal au dos ou à la tête, mais ce sont des douleurs occasionnelles et facilement calmées. Il m'arrive de m'en étonner, de me dire «  je me sens bien. Pourquoi est-ce que je me sens si bien ? » Et je m'aperçois que c'est simplement parce que je n'ai pas mal. Je crois que j'avais oublié comment c'était.

Autre chose qui est plus difficile à expliquer : j'ai l'impression de mieux « habiter » mon corps. Au cours des mouvements je prends conscience des muscles, des os, des nerfs. Je sens qu'il y a des doigts au bout de mes mains, je sens que mes épaules sont trop levées ou trop courbées.

Sentir n'est pas la même chose que savoir. Et je ne suis qu'au début.


Florence Léonard, 38 ans, infirmière en bloc opératoire à Paris

pratique le Qi Gong depuis 8 ans

«  le Qi Gong me permet de garder une stabilité physique et mentale face aux situations extrêmes et d'avoir confiance en mes propres capacités,

rester la tête hors de l'eau comme un pilier positif »

Mon métier d'infirmière en bloc, à l'hôpital Lariboisière, puis en Suisse, et maintenant dans une clinique à Paris me passionne. Mais, il a ses contraintes : horaires, urgences, imprévus, milieu clos, stress, tensions relationnelles, manque de personnel, plus la vie de famille… Il faut donc ne pas se laisser emporter pas ces vagues négatives, gérer tout cela et rester la tête hors de l'eau comme un pilier positif.

Pratiquant les arts martiaux depuis 16 ans, j'ai débuté le Qi Gong depuis environ 8 ans (je ne sais plus très bien!) car il est rentré dans ma vie progressivement.

Ce fût un parcours de l'externe vers l'interne, du muscle pur et dur vers la moelle et les tendons. Je souhaitais plus de rondeur, de fluidité dans ma pratique du kung fu et me suis tournée vers le Tai chi style Yang. Finalement, avec le temps et l'expérience, le Qi Gong avec Liu Dong (école Ling Gui) et avec Maître Shi Heng Jun (moine de Shaolin) conviennent mieux à ma recherche d'aujourd'hui.

Au fur et à mesure, ma pratique m'a apporté plus de profondeur et a développé une énergie plus fluide et constante afin de trouver un calme, une force intérieure solide et enracinée.

Finalement, j'ai trouvé dans le Qi Gong un moyen de me ressourcer sans beaucoup d'effort et en peu de temps.

Une pratique faite sincèrement et régulièrement peut être très puissante. Il faut être bien guidé par un professeur. Je pratique un peu tous les jours, 5 minutes matin et/ou soir, en fonction du temps et de l'humeur, et je prends un cours par semaine. Ainsi, j'arrive à évacuer ces tensions indésirables. Cela m'évite un certain nombre de douleurs ou blocages dus au stress et aux émotions. Le fait de mieux guider et faire circuler son souffle dans mon corps comme l'eau d'un fleuve permet de mieux résister aux émotions perturbatrices extérieures et de diminuer les miennes.

Je pense que cette pratique me permet de conserver une souplesse, une stabilité physique et mentale face aux situations extrêmes et d'avoir confiance en mes propres capacités. Elle fait partie de mon hygiène de vie comme une douche interne quotidienne.

Gong et trouver un cadre légal pour sa pratique et son enseignement.